Actualités liées aux énergies vertes au Maroc

Du nouveau à propos de la subvention des pompes d’irrigation à énergie solaire

Une très bonne nouvelle: intervenant lors de la séance de questions orales au parlement le 9 août 2017, M.Aziz Rabbah, le ministre de l’Énergie, des mines et du développement durable,  annoncé qu’une envelope budgétaire de 2.3 milliards de dirhams a été dédiée au programme de promotion de l’usage de l’énergie solaire en agriculture ( le Matin du Sahara, 9 août 2017).

Deux mauvaises nouvelles:

  1. Cette décision « généreuse » sera appliquée à l’horizon 2021, alors patience.
  2. Une annonce similaire a été faite par son prédécesseur M. Fouad Douiri le 4 juillet 2013 (la vie Eco), mais jamais suivie d’effet.

L’injection d’électricité autorisée au Maroc

C’est fait!

Le 27 août 2015, le conseil du gouvernement avait autorisé l’injection de l’énergie solaire sur le réseau national d’électricité basse tension.

Le 13 septembre 2015, l’Autorité Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE) a été nommée. Elle est sensée jouer le rôle d’arbitre entre les fournisseurs, l’ONE et les régies de distribution et fixera les tarifs d’utilisation des réseaux de l’ONE.

Enfin, la loi a été publiée dans le bulletin officiel N.6436 du 04 février 2016.

C’est une décision très importante dans le domaine de production de l’énergie solaire, et nous pouvons remercier la Banque Mondiale[1]. Celle-ci a en effet conditionnée le prêt de 200 millions de dollars destiné à financer le complexe solaire de Ouarzazate, à l’ouverture au privé du marché basse tension.

Je rappelle qu’en septembre 2013, dans ces pages, nous avions justement demandé cette ouverture du marché basse tension. Le prix du  kWh produit par la centrale thermo-solaire de Ouarzazat revient à 2 dhs (Usine nouvelle le 23/10/2015), et ce prix devrait, parait-il, être ramené à 1.62dhs pour les prochaines centrales. Or, à titre de comparaison, l’électricité produite en basse tension par chacun d’entre nous revient à 0.70 dhs/kWh.

Dans d’autres pays – Espagne, Allemagne, Belgique etc -, la production de l’énergie solaire est subventionnée. Ici, elle est freinée afin de protéger les intérêts des régies de distributions, quitte à endetter le pays avec du pétrole importé… A cet effet, le décret de loi limite l’injection de l’énergie solaire à 20% du volume de votre production. En clair, votre énergie, l’état n’en veut pas. Le prix de l’achat d’énergie ainsi que le décret d’application ne sont pas encore publiés, mais gageons que, sous la pression de certains lobbys, le gouvernement fera tout pour vous décourager à produire votre électricité…

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[1]  Voir le communiqué de presse Banque Mondiale du 02/03/2015

Subventions aux agriculteurs utilisant les pompes à énergie solaire en remplacement du diesel : infos et intox

Subventions aux agriculteurs utilisant les pompes à énergie solaire en remplacement du diesel : infos et intox

J’étais à Meknès ce jour-là, le 23 Avril 2013, devant sa Majesté et l’invité d’honneur le président Gabonais et toutes les têtes chauves que compte le Royaume. Une convention d’aide aux pompes d’irrigation à énergie solaire a été signée par cinq responsables des ministères de l’Agriculture, de l’Energie et des Mines, de l’Economie, de l’ADEREE et de la Banque du Crédit Agricole. C’était féerique, le lieu magnifique. Salle bien décorée, tapis, micros sur table, cameras de télévision, journalistes, photographes et  la qualité de tous ceux qui ont été présents ce jour-là montre que l’annonce de cette convention d’aide aux pompes à énergie solaire revêt une importance nationale.

Le montant d’aide  annoncé est de 15 000.00 Dh par hectare limité à un plafond de 75 000.00 Dh. L’idée sous-jacente est qu’en finançant une partie de l’achat de la pompe à énergie solaire, les exploitants agricoles vont abandonner l’utilisation de la bouteille à gaz, subventionnée par la caisse de compensation à hauteur de 50%.  Il s’en est suivi un discours fleuve d’environ 45 minutes par notre ministre de l’Agriculture. C’est du sérieux. Et ce dernier d’étaler les réalisations de son ministère, l’économie de millions de mètres cube d’eau, lancer des études en tous sens et de citer les aides accordées aux agriculteurs qui vont du creusement d’un puits au goutte à goutte, en passant par la filière caprins, bovins, ruches pour abeilles et une grande liste qui n’en finit pas, tout en citant des chiffres invérifiables, et en lançant ce genre de slogan, qu’on aime beaucoup : «Le Maroc est le 1er Pays Arabe et Africain exportateur de légumes au Canada et en Russie». L’assistance acquiesce, nous somme vachement fort. En un mot, notre ministre peut, pour peu, venir bûcher votre jardin. Je l’avoue, je n’ai pas tout suivi de son discours, car passé les dix premières minutes, mon attention s’est relâchée, j’ai donc vaqué à d’autres préoccupations, tout en feuilletant un magazine qui vantait les promotions des hôtels, all inclusive à Agadir. J’ignore le temps de mon hibernation… Soudainement, cette relaxation a été interrompue par un tonnerre d’applaudissements et notre ministre, félicité pour son « grand discours », est descendu de son perchoir, serrant les mains à droite et à gauche. Tout le monde était content, nous allons enfin sortir du sous-développement et pour fêter tout ça, l’affaire s’est terminée par un diner Royal, offert au  Sahrij Souani (Voir MAP28.Avril 2013).

18 mois plus tard, je peux vous dire que ce n’était qu’une pièce de théâtre bien orchestrée. Les 15000 Dh par hectare promis n’était qu’un poisson d’avril et les pauvres agriculteurs qui ont cru ces discours bidons ont en payé les frais car tous leurs projets d’équipements en pompes solaires ont été stoppés depuis 18 mois en attendant cette fameuse « aide ».

Vous n’avez pas besoin de faire Science Po pour comprendre le désarroi des fermiers devant un tel dilemme : acheter aujourd’hui sa pompe à énergie solaire, mais c’est abandonner les 15 000 dh par hectare promis par l’état, ou attendre encore, mais jusqu’à quand, alors qu’on est en attente depuis 18 mois déjà… Les Marocains sont adultes, on peut aisément comprendre que le Gouvernement n’a pas les moyens financiers pour de tels projets. Pourtant, il a reçu plus de 700 millions d’euros d’aide à l’agriculture de l’Union Européenne depuis 2009 (Aujourd’hui le Maroc 09.12.13), et plus récemment, au mois d’août, toujours pour l’agriculture, une aide du Qatar de 136 million de dollars ( Yabiladi le 26.08.2014). Et les rumeurs, selon lesquelles cette manne sert à financer des projets tape à l’œil, genre eau chaude dans les mosquées (sources 24hinfo.ma le 08.04.2014), ou le festival de Mawazine, vont bon train. Car, même étant actuellement sous un gouvernement de barbus, force est de constater que le charme de SHAKIRA ne laisse personne indiffèrent.

Ce faisant, les responsables politiques montrent le peu de considération qu’ils portent envers les attentes de la population. Ici  tout va bien, personne ne veut annoncer de mauvaise nouvelle quelles qu’en soit les conséquences, on risque d’en être tenu comme responsable. Nous sommes au pays du « y’a pas de mouchkil », et tant pis pour la population qui ne peut pas prendre les décisions souhaitables pour ses entreprises. Devant ce tableau sombre, je dois être honnête : j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer. En date du 25 octobre 2014, le portail électronique gouvernemental « menara.ma »  vient d’annoncer une subvention aux pompes à énergie solaire d’une enveloppe totale de 400 millions de dhs pour le budget 2015. Mauvaise nouvelle : le même site avait lancé la même information le 17 juin 2013 pour le budget 2014 ! Dans un pays où la parole donnée n’a aucune importance, je vous donne un conseil : si les services de la météo vous annonce une belle journée ensoleillée, prenez votre parapluie !

Pour ceux d’entre vous, les plus téméraires, qui veulent obtenir de «l’aide », pas pour le solaire, mais, par exemple pour le goutte à goutte, les plantations, etc,  voici ci-dessous la longue liste des documents qu’il vous faudra fournir à la Direction Provinciale de l’Agriculture (DPA). Armez-vous de patience et faites le « nécessaire » si vous voulez que le dossier avance.

Constitution du dossier de demande de l’aide financière

(Voir le site : www.agriculture.gov.ma)

 Projets d’irrigation localisée ou de complément

i – Demande d’approbation préalable

Avant la réalisation du projet d’irrigation pour l’aménagement des propriétés agricoles en systèmes d’irrigation localisée ou de complément, le postulant dépose un dossier de demande d’examen du projet d’irrigation, en double exemplaire, auprès du Guichet Unique de la DPA. Ce dossier comprend Les pièces suivantes :

• Une demande d’approbation préalable.

• Une copie certifiée conforme à la CIN du postulant.

• Une copie certifiée conforme des statuts et des documents juridiques désignant les personnes habilitées à agir en leur nom.

Pour les personnes morales.

• Les pièces justifiant le lien juridique du postulant avec la propriété support du  projet.

Le dossier technique du projet, qui doit comporter les éléments suivants :

– Une note de calcul du projet.

– Un plan détaillé de l’installation à une échelle appropriée.

– Les devis estimatifs des équipements, des matériels et aménagements.

– L’engagement du fournisseur à se conformer dans le cas des projets d’irrigation localisée aux dispositions prévues dans le cahier de charges objet de la Norme Marocaine n° 12.1.100-2007 (installation d’irrigation localisée-Exigences générales).

– Les bulletins d’essais des performances hydrauliques des compteurs, des organes d’arrosage et des tuyaux en chlorure de polyvinyle (PVC) et en polyéthylène (PE) prévus par le projet (gaines avec goutteurs incorporés, goutteurs, ajutages calibrés, micro-jets, mini-diffuseurs et asperseurs) délivrés depuis moins de deux ans, par le Service des Expérimentations, des Essais et de la Normalisation du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime.

– Les catalogues des groupes de pompage et des filtres prévus par le projet.

Pour les projets de reconversion des systèmes d’irrigation existants alimentés en eau en totalité ou en partie à partir d’une ressource d’eau pour laquelle l’autorisation de prélèvement d’eau est exigible au sens de la loi n° 10-95 sur l’eau :

– Soit l’autorisation ou la concession d’utilisation du domaine public hydraulique pour l’irrigation quand les points d’eau sont dûment autorisés.

– Soit une copie de la demande de régularisation du point d’eau avec justificatif de dépôt auprès de l’autorité compétente.

– ou à défaut une déclaration de prélèvement d’eau dûment signée par le déclarant et légalisée quand les points d’eau existants ne sont pas encore autorisés.

Pour les nouveaux projets ou les projets d’extension de l’irrigation qui requièrent de nouveaux prélèvements d’eau et alimentés en eau en totalité ou en partie à partir d’une source d’eau pour laquelle l’autorisation de prélèvement d’eau est exigible au sens de la loi n° 10-95 sur l’eau, une autorisation ou concession relative à l’utilisation du domaine Public hydraulique.

Vous êtes arrivé jusque ici, sans trop de dégâts et en combien de mois ?! Ne criez pas victoire, ce n’est pas fini ! Il faut que le dossier soit approuvé et comment… ???

Vous avez reçu la double visite des inspecteurs, avant et après installation. Le « nécessaire » a été fait, le dossier approuvé, il vous faut encore les pièces suivantes :

i – Demande de subvention

Après la réalisation du projet d’irrigation, le postulant dépose auprès du Guichet Unique un dossier de demande de subvention, en double exemplaire. Ce dossier comprend les pièces suivantes :

• L’attestation d’approbation préalable délivrée par le Guichet Unique.

• Une demande de subvention.

• Les factures définitives détaillées pour les ouvrages, équipements et aménagements réalisés et, le cas échéant, des mémoires relatifs aux travaux de terrassement des tranchées et de creusement de puits, réalisés par les moyens propres de l’agriculteur.

• Un acte d’engagement du postulant à conserver l’investissement et le maintenir en bon état fonctionnel, pendant au moins cinq (5) ans, à compter de la date du constat de réalisation des travaux.

« Le constat de réalisation des travaux » a finalement été délivré par les redoutables inspecteurs, il s’est passé un an depuis le début de vos démarches. Vous connaissez tous les fonctionnaires par leur prénom, il ne manque plus aucune virgule à votre dossier, mais il vous faudra attendre encore un an et demi, en moyenne pour vous faire payer. Bravo « vous avez gagné ! »

Conclusion, il est sidérant de constater que sous différents gouvernements et ministres, aucun d’entre eux n’a pensé à réformer le système dit « d’aide à l’agriculture ». Combien cette aide a-t-elle coûté aux paysans, en temps et en monnaie sonnante et trébuchante ? Pour les soixante-huitards, non actualisés, qui sont aux commandes aujourd’hui, il est temps d’admettre que «plus l’état intervient, plus les citoyens s’appauvrissent ». Ceux qui s’enrichissent grassement sont ceux qui ne produisent rien, c’est-à-dire des courtiers, des bureaux d’études et des fonctionnaires corrompus. Ceux qui en sont victimes sont ceux qui produisent et enrichissent le pays : des fermiers.

M’Barek Elfadil.

Elfa-solaire

08.11.2014

Le fiasco de la politique solaire au Maroc

Mise à jour du 22 mars 2016: du nouveau depuis la publication de cet article en novembre 2013? Oui, toujours les mêmes qui s’enrichissent, le Saoudien de Acwa Power pour sa centrale de Ouarzazate, et les régies à gestion déléguée qui s’en mettent pleins les poches; le reste de la population se bat. Bonne lecture.

Suite à l’augmentation vertigineuse du prix du pétrole en 1973, passé en quelques mois de 3 à 12 dollars le baril, soit 400% d’augmentation, l’occident cria au scandale, et le slogan “Les Arabes ont du pétrole, mais nous, on a des idées.” fit son apparition.  Ce cri de ralliement fut repris en chœur par toutes les chaines de télévision européennes, qui le répétèrent sans cesse pendant plusieurs années.

40 ans après, je peux dire que nous, les Marocains, Arabes, nous n’avons ni le pétrole ni les idées.

Au Maroc, en 2012, la facture énergétique se chiffre à la somme de 103 milliards de dirham, accaparant près de 26% du total des importations (cf. La vie économique du 06.10.2012). La consommation est en progression constante, oscillant entre 8% et 11% par an, et la production locale est insuffisante : on importe d’Espagne environ 18% de notre électricité.

Le graphique ci-dessous (source : Ministère de l’Energie et des Mines), montre la progression vertigineuse de la consommation et on peut y remarquer l’absence totale de la production d’énergie solaire.

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Face à une telle situation, je lancerai un appel urgent à toutes les sources d’énergies locales, notamment solaires et éoliennes, afin de stopper l’hémorragie.

Qu’ont fait nos gouvernements successifs ?

Rien, ou pas grand-chose, ayant fait plus dans la communication que dans l’action à proprement parler. Exemple : ‘’ grâce au plan Desertec, le Maroc va alimenter l’Europe en électricité’’, ‘’ Solar impulse a choisi d’atterrir au Maroc grâce à son engagement solaire’’ etc.

Le fait est que le Maroc s’est lancé, à grands frais, dans l’aventure de la centrale thermo-solaire de Ain Tamthar, qui a besoin non pas de solaire pour fonctionner, mais de gaz Algérien (cf. le documentaire d’Euronews: Maroc: le soleil, manne énergétique).

Un deuxième projet est celui de la centrale solaire, dite thermodynamique, de Ouarzazate, CSP Central solar power plant, confiée à un groupe privé Saoudien, ACWAPOWER, à qui l’état s’est engagé à acheter de l’électricité pour les 25 prochaines années, certainement à prix d’or. Cette centrale a la particularité d’utiliser des panneaux solaire hémicylindriques, issus des nouvelles technologies allemandes, qui se salissent et ont besoin d’être lavés fréquemment ; la centrale est donc une grande consommatrice d’eau, et va épuiser la nappe phréatique de Ouarzazate.


Mise à jour du 22 mars 2016:

  • Il s’avère que l’Etat achète l’électricité au prix exorbitant de 2 dh le kw, pour le revendre à perte à l’ONE au prix de 1.20 dh
  • En plus des problèmes evoqués ci-dessous liés aux panneaux, ceux-ci ont besoin de moteurs pour tourner, et disposent d’une autonomie d’à peine 2 heures.

Voilà comment le gouvernement pense répondre aux besoins énergétiques des Marocains.

Nous sommes en 2013, la technologie aujourd’hui permet tout : et si on faisait appel aux citoyens pour qu’ils produisent leur propre électricité ?

A côté de votre antenne de parabole, vous aurez des panneaux solaires, qui vous donneront de l’énergie gratuitement et allégeront la facture d’importation de pétrole…

Il ne faut pas rêver, c’est interdit au Maroc, le monopole de distribution d’électricité appartenant à l’ONE et à des distributeurs privés tels que la REDAL , LYDEC, AMENDIS, etc. Une mine d’or qui rapporte des milliards de dirham et dont ils n’ont pas envie de se priver. Si d’aventure vous faites comme moi, monter en cachette vos panneaux solaires à la terrasse, sachez que vous êtes dans l’illégalité totale ; par ailleurs l’état s’est déjà servi à la douane en les taxant à 20% pour la taxe douanières et à 20% pour la tva, soit 40% ; pour les autres accessoires, comme l’onduleur ou les batteries, les taxe peuvent atteindre 60%, de quoi dissuader le plus écologiste d’entre vous.

Pour nous, distributeurs et installateurs de pompes à énergie solaire, les taxes de l’état ont rendu nos produits très chers, ainsi que pour les petits paysans ; malgré cela, les ventes ont progressé surtout au début de l’année 2013. En avril 2013, le gouvernement annonce, dans la précipitation, qu’il va les subventionner jusqu’à hauteur de 50% ; tout le monde applaudit ‘’cette initiative généreuse’’ et les commandes affluent. Quand les paysans vont demander cette fameuse aide à la DPA, organisme censé la financer, cette dernière annonce n’avoir reçu aucune instruction de son ministère de tutelle. Comme d’habitude, c’est le flou total, les commandes passées par nos clients sont reportées afin de bénéficier de cette subvention, tout le monde attend, et les rumeurs circulent comme quoi il faut être pistonné pour que le dossier soit accepté par la DPA. Devant les protestations des paysans et des professionnels en date du 19.06.2013, une conférence de presse commune est organisée à Rabat par les ministres de l’Agriculture et de l’énergie et des mines afin, dit-on, ’’d’éclairer l’opinion publique sur les subventions en matière de pompes d’irrigation à l’énergie solaire.’’

Nous apprenons, au cours de cette conférence de presse et de la bouche du ministre de l’Energie et des Mines, enveloppé dans son costume 3 pièces, les bienfaits du pompage solaire, ‘’écologique, fiable, ne consommant pas de pétrole, générateur d’emploi », raisons pour lesquelles «  le gouvernement espère finaliser cette aide vers la fin de l’année. » Nous apprenons aussi qu’il y a du soleil au Maroc (merci pour le scoop) et que « nous recevons l’équivalent de 5 kWh par mètre carre », cette dernière citation étant destinée à ceux qui ont le bac +7 car nos paysans sont analphabètes à 90%.

En réalité, l’Etat n’a pas d’argent, et s’il y aura subvention, ce sera pour le budget de 2014. La question est donc : pourquoi avoir annoncé une année à l’avance que vous alliez subventionner l’achat de pompes à énergie solaire ?

Les conséquences d’une telle déclaration sont incalculables, on a du mal à imaginer les pertes engendrées par l’arrêt des projets de toute une nation pour une durée d’une année ; tous les investissements sont en stand-by en attendant le feu vert de la subvention : on a trouvé le moyen de stopper carrément une économie déjà boiteuse, alors que les gens achetaient avec leur argent.

A l’instar du monde arabe en hibernation, ici le temps n’a aucune importance, on fait du sur-place, on attend, comme l’a assez bien dit le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi : « il ne faut surtout pas rater l’heure du couscous le vendredi » (Tel Quel du 28.02.2012). En d’autres lieux où la devise est ‘’ time is money’’, le responsable d’un tel fiasco aurait été congédié.

Si d’aventure vous installez aujourd’hui votre pompe à énergie solaire, les textes sont clairs, vous n’aurez aucune aide, il faudra attendre l’année prochaine et la très fameuse double visite, avant et après installation, des inspecteurs de la DPA chargés de vérifier la réalisation, et autres lourdeurs administratives. Impossible de faire pire.

Cette prétendue subvention au “Maroc vert” est une pratique héritée des économies planifiées, digne de l’époque de l’Union Soviétique : on instaure des taxes douanières, exorbitantes, on y ajoute la TVA et on s’attribue le rôle de distributeur généreux de subventions avec une multitude de fonctionnaires, des dossiers, des attestations de tout genre, souvent sources de corruption : on met des bâtons dans les roues de ceux qui travaillent, Fidel Castro ne fait pas mieux. Aider le solaire et les agriculteurs ? C’est simple : supprimer les taxes en tout genre, permettre aux gens d’avoir leur générateur solaire sur le toit, que l’ONE achète le surplus qu’ils produisent et gardez vos subventions et fonctionnaires bureaucrates. C’est un vœu pieu qui va au-delà du fameux slogan, nous n’avons ni le pétrole ni les idées.

M’barek El Fadil

https://elfa-solaire.com

Maroc : le soleil, manne énergétique

Nouvelles sur la subvention des pompes à eau solaire au Maroc

Le Ministère de l’Agriculture du Maroc a récemment annoncé une nouvelle subvention pour aider les agriculteurs marocains à s’équiper en pompes à eau alimentées par l’énergie solaire (voir article: 5 conventions signées aux Assises de l’agriculture à Meknes)

Je suis submergé par les demandes de devis ces derniers jours, et quand les agriculteurs vont à la délégation pour demander la fameuse subvention, les réponses sont vagues et pas identiques d’une agence à l’autre.

Aujourd’hui, j’ai pris mon temps et ai frappé à toutes les portes, pour atterrir finalement au ministère de l’agriculture, et ai obtenu un renseignement fiable – douche froide, ou plutôt tiède : voici les conditions d’obtention de la subvention :

  1. ne jamais avoir bénéficié de subvention pour le terrain
  2. ne pas dépasser 50% du coût de l’installation, et limite à 75 000 dh
  3. être accompagné d’irrigation au goutte-à-goutte
  4. faire une étude par un ingénieur agronome
  5. avoir une attestation du propriétaire
  6. avoir une autorisation pour le forage du puits

Rien n’est encore écrit, la subvention prendra effet d’ici 2 à 3 mois, parait-il qu’il faut consulter le service juridique et finaliser les conventions avec le ministère des finances.

Faciliter le financement des pompes solaires pour l’agriculture au Maroc

Ça y est, le gouvernement a cédé. En date du 23 avril 2013, une convention accordant jusqu’à 75 000 dh aux agriculteurs qui achètent une pompe à énergie solaire a été signée entre le ministre de l’économie et celui de l’agriculture lors des Assises de l’Agriculture.

Rappelons que le pompage solaire affranchit l’agriculteur du coût lié à l’approvisionnement en diesel pour alimenter son système de pompage, et préserve l’environnement.

Nous avions depuis longtemps interpellé en vain plusieurs responsables politiques, notamment au ministère de l’agriculture, afin d’accorder une aide au fellah qui changerait sa pompe diesel pour du solaire. Je dois dire que tout le monde sans exception comprenait la justesse de cette demande mais que personne n’était habilité à prendre cette décision. M. Aziz Akhanouch, ministre de l’Agriculture, s’est déplacé en personne chez AE Photonics et a pu observer le bon fonctionnement du système de pompe à énergie solaire.

Finalement, à la veille de l’ouverture de la foire agricole de Meknès, l’annonce a été faite, en présence de sa Majesté le roi: le monde agricole vient de recevoir une aide substantielle, c’est une joie et un soulagement.

Je pense qu’en ces temps difficiles où le gouvernement a du mal à boucler ses fins de mois, si la décision n’a pas été facile, elle est de bon sens et généreuse, et j’en remercie ses responsables.

retour du Salon de l’Agriculture de Meknès

 

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Voici quelques photos de notre participation au Salon International de l’Agriculture au Maroc (#SIAM) qui s’est déroulé à Meknès du 24 au 28 avril 2013. Nous avons représenté le fabricant allemand de pompes à énergie solaire Lorentz, avec notre partenaire AE Photonics Maroc.

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Le salon a connu un record d’affluence cette année (800 000 visiteurs), et notre stand a été pris d’assaut par des fermiers venant de tout le Maroc, tous voulant s’équiper en solaire. Durant 5 jours, notre équipe, constituée de 9 personnes, a travaillé sans relâche : renseignements, explications, devis etc.

Parmi ces visiteurs se pressant à notre stand, un couple venu de Missour avec une liasse de billets pour acheter une pompe et repartir avec, posant des questions sur son fonctionnement comme s’il s’agissait d’un congélateur !

A toutes et à tous, je vous dis à l’année prochaine.